Jasmin - À Monsieur de Sainte Beuve

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Jasmin dédie son premier volume à Sainte-Beuve

 

Portrait du poète Jasmin

Le 7 juillet 1851, le critique Charles-Augustin Sainte-Beuve évoque le poète Jasmin. Cet article est paru dans les Causeries du Lundi, t.IV, Paris, Garnier-Frères (1851).

Il écrit : "...le poète de ce temps-ci qui a le mieux tenu toutes ses promesses..."

Cela commence ainsi : "Il y a toute une moitié de la France qui rirait si nous avions la prétention de lui apprendre ce que c'est que Jasmin, et qui nous répondrait en nous récitant de ses vers et en nous racontant mille traits de sa vie poétique, mais il y a une autre France, celle du Nord qui a besoin qu'on lui rappelle de temps en temps ce qui n'est pas sorti de son sein..."

Ce passage qui survient vers la fin de l'article :

Nul poète n'a reçu autant d'éloges que lui, et nul ne se gêne moins à paraître les aimer, mais il a cela de particulierque ces éloges ne lui ont fait faire aucune folie : il a porté son ivresse de poète avec un rare bon sens : «Je ne sais aucun faux pas de lui» me disait quelqu'un qui le connaît bien. Avant la Révolution de Février, en avril 1847, dans la pièce intitulée Riche et Pauvre, ou les Prophètes menteurs, il montrait la bienfaisance des uns désarmant la colère et l'envie des autres, et faisant mentir les sinistres prédictions ; il montrait aux plus pauvres la charité mieux comprise que jamais, se déployant partout, donnant d'une main et quêtant de l'autre ; et aux riches, il disait : «N'oubliez pas un seul moment que des pauvres la grande couvée se réveille toujours avec le rire à la bouche, quand elle s'endort sans avoir faim.» Dans son poème Ville et Campagne, composé pour la fête du Comice Agricole de Villeneuve-sur-Lot (septembre 1849), il montrait les avantages qu'il y a à ne pas déserter son sol natal pour les glorioles et les ambitions des villes ; il faisait porter une santé par le plus sage et le plus vieux, «non à l'esprit nouveau, plein de venin, mais à l'aîné de l'esprit, au bon sens.»...

Fin de sitation de l'article.

 

Vous trouverez sur le site Occitania.eu l'intégralité de l'article Jasmin par Sainte-Beuve

Les relations entre Jasmin et Sainte-Beuve étaient vraiment amicales, voire affectives. Jasmin, qui dédie des poèmes aux personnages de son temps, n'a pas manqué d'évoquer Sainte-Beuve. Voilà ce qu'il a écrit.

 

 

A Moussu de Sainte-Beuve

En li dedian amistouzomen moun prumè Libre

(Agen, le 24 Avril 1838)

Anen, mlus bers, sabès qu'un agne bous protèjo ;
Aro que bous èy alindats
Sur un papè blan cooumo nèjo,
Partès ! ana-bous-en, luzens, afiscaillats,
Chel gran pintre amistous des grans cansounejayres.
Per tan que jou
Siôsqui pitchou,
Bous trôbo poulits, muzicayres ;
A ma Muzo baillèt uno plaço d'aounou ;
Apèy, perque lassus fusquèsse may coumprezo,
Esclayrèt soun parla... poupounèjet sa mezo ;
Sans li fa pèredre res en damo l'habillèt,
Et debat la raoubo francezo,
Dins lous Dus Moundes la lancèt...
 
Partès doun ! din Paris, qu'el lou prumè bous besque ;
Et qu'à bostre ayre recounesque
Qu'amèy al païs des Gascous,
Lous cos nou soun plus oublidous...
 
Anas ! partès ! boulas ! pourta-li mas pensâdos ;
Cependen, en passan pes cazals, pel las prâdos,
Emprountas à las flous l'encen lou may fresquet,
Car lli'embôyi moun libre en formo de bouquet !!

 

 

 

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