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Le Canal du Midi sur Carcassonne (9/30)

Posté le 18 septembre 2013 à 01h 00 dans Le patrimoine du Canal du Midi et Randonnée de Nicolas sur le Canal par

Voici  le 9ème article sur le récit de ma promenade à vélo sur 7 jours le long des 240 km du Canal du Midi couvrant le trajet entre l’écluse d’Herminis et l’écluse de Carcassonne.

A ce niveau de la narration de mon trajet à vélo le long des 240 km du Canal du Midi, d’une part, et au moment ou j’écris ces lignes, en septembre 2013, d’autre part beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, si j’ose faire ce clin d’œil.

Désireux d’approfondir mes connaissances sur ce cours d’eau, j’ai eu l’occasion depuis août 2012 d’y retourner faire 3 séjours, 2 en mai et 1 en août 2013 à des endroits différents. Les 2 premiers étaient au Somail et à Toulouse. Pour le 3ème, tirant le bilan de ma banque de données photographique, j’ai décidé de retourner faire des prises de vues aux endroits que j’estimais n’avoir pas suffisamment approfondis. En tenant compte de l’avancement de mes récits, j’ai choisi le trajet entre l’écluse d’Herminis et le pont du Caylus. J’aurais aimé « pousser » jusqu’à Agde et notamment faire une marche le long de la liaison entre le Canal et la Méditerranée du côté de Vias, mais je n’en ai pas eu le temps. Je précise aussi que les remarques de nombreux internautes soulignant l’augmentation en qualité de mes mises en page et de mes images  au fur et à mesure de l’avancement de mes écrits m’ont encouragé à persister dans cette démarche. Autrement dit, je vais vous faire partager dans ce qui va suivre non seulement les photos précédant et couvrant la période de ma randonnée sur 2 roues, mais aussi celles que j’ai été faire entre le 26 et le 28 août 2013. Dans le feu de l’action et dans l’euphorie de mes congés d’été, j’ai immédiatement choisi de mener à bien ce projet juste après un séjour à l’Ile Maurice, pays dans lequel j’ai eu l’occasion de peindre de nombreuses aquarelles, que je vous présenterai  sur le blog des croqueurs de nature (je vous inviterai à cliquer sur le lien en fin de récit). A noter que pour découvrir mes travaux graphiques sur le thème du Canal du midi, vous pouvez également vous rendre sur la rubrique « les aquarelles de Nicolas » sur ce blog.

Je commence donc ce  récit par l’écluse d’Herminis, le 36ème ouvrage, à bassin simple, au km 98,790 de la Garonne. Après m’y être arrêté pour me désaltérer de 2 verres de jus d’orange dans le café restaurant situé au bâtiment de l’ouvrage, j’enfourche de nouveau ma bicyclette en direction du centre ville de Carcassonne. Je n’éprouve pas le besoin de me désaltérer habituellement, excepté au moment d’un effort physique important et continu, qui plus est sous un soleil de plomb. A ces moments précis, je passe sur l’extrème opposé et j’épouve, au contraire, le besoin de me raffraichir plus que la moyenne.

Je constate la présence de la péniche d’hôte « Mirage » dans laquelle je séjournerai 1 an plus tard. Ce sera le sujet d’un récit que vous pourrez lire sur la rubrique « arrêt sur images » sur ce blog (je vous raconterai aussi mes échanges avec un serveur qui est aussi photographe, mais chaque chose en son temps. Vous pourrez découvrir cependant son site en fin de ce récit). Je remarque aussi un ado allemand ressemblant beaucoup à l’acteur espagnol Gonzalo Ramos (interprétant un des personnages dans la série débridée d’outre Pyrénées « Physique ou Chimie »), qui longeait le cours d’eau en compagnie de ses parents et de sa petite sœur.

Je vous présente donc des photos en mode panoramique de l’écluse prises le lundi 26 août 2013.

 

L'écluse d'Herminis (3)

Lundi 26 août 2013

L'écluse d'Herminis (4)

Lundi 26 août 2013

Au passage, je vous énumère les ouvrages que je traverserai jusqu’à l’écluse de Carcassonne (hors écluses sauf 2) : l’aqueduc de Saume (1679), l’Epanchoir de Foucault (XVIIe siècle et remanié en 1810), les anciennes écluses triples de Foucault et doubles de Villaudy, l’aqueduc de l’Arnousse, quand le tracé du Canal évitait la ville, l’aqueduc de l’Arnoussette, le pont du chemin de fer de la ligne secondaire qui se dirige vers Limoux (je vous expliquerai plus loin pourquoi j’évoque cet ouvrage), la tranchée de l’Estagnole, le pont d’Iéna, la passerelle de l’Estagnole, le pont Marengo et le pont de la Paix.

Je longe à vélo en cette fin d’après midi du 15 août 2012 les 1 km 376 du 37ème bief retenu par l’écluse de la Douce,  le 37ème ouvrage situé à 100 km 166 de la Garonne, à bassin simple, d’une altitude de 109 m. Je croise de nombreux joggeurs. Au pied de l’écluse, la fameuse péniche évoquée plus haut.

Le bief de la Douce

Mardi 23 août 2011 et mercredi 15 août 2012

L'écluse de la Douce

Mardi 23 août 2011 et mercredi 15 août 2012

Je poursuis donc sur les du 38ème bief, retenu par l’écluse de Carcassonne, en centre ville. Carcassonne, ce n’est pas seulement une aire urbaine, mais c’est aussi la campagne, dans laquelle est situé, par exemple, le hameau d’Herminis. J’atteins assez rapidement le bâtiment de l’Epanchoir de Foucault. Le tracé du Canal rectifié au début du XIXe siècle pour desservir le centre ville débute à partir d’ici et comme le nom de l’ouvrage  l’indique, les excédents d’eaux se déversent dans le lit de l’ancien tracé pour se diriger vers le Fresquel, tout proche.

Pour décrire le lieu, je n’ai rien trouvé de mieux que de citer une phrase de l’excellent fascicule de Philippe Valentin, « Le Canal du Midi de long en large » qui se décline en 4 cartes et en bilingue français/anglais : « La maison de garde rappelle que le territoire longiligne était un fief ou le seigneur et ses descendants exerçaient la police et la justice. Ces personnages importants du système Riquet surveillaient et sanctionnaient la pêche, la baignade, la fraude, contrôlaient les voyageurs turbulents ou les pirates d’eau douce ».

 

L'épanchoir de Foucault (1)

Mardi 23 août 2011

L'épanchoir de Foucault (2)

Mercredi 15 août 2012 et mardi 23 août 2011

Vous pouvez voir sur la photo ci dessous en haut à gauche l’écoulement des exédants aquatiques évoqués plus haut. Jusqu’au XIXe siècle, le Canal contournait la ville par le nord via deux ouvrages aujourd’hui disparus,  l’écluse triple de Foucault (elle est représentée sur un plan accolé au bâtiment) et l’écluse double de Villaudy. Les contraintes du relief doublé du refus des autorités de la ville à verser leur obole pour trancher la colline de l’Estagnole ont eu raison, dans un 1er temps, d’un tracé qui semblait pourtant d’une évidence !!! Il est à souligner que Carcassonne, très dynamique, estimait sans doute n’avoir pas besoin d’une plus value. Comme toujours, c’est après que vient les moments des regrets et, il faudra attendre la veille de la Révolution pour qu’enfin, la décision de bon sens de rapprocher le cours d’eau de la ville soit prise. La percée de la colline fut décidée et les 2 nouvelles écluses de Carcassonne et de St Jean remplacèrent, sur le nouveau tracé, celles précédemment citées sur l’ancien tracé.

D’ailleurs, à partir de la colline, les piétons et cyclistes doivent s’éloigner du chemin de halage pour ne le retrouver qu’à l’écluse., faute de balisage. A noter sur la photo en bas à droite, le pont du chemin de fer à l’emplacement exact du passage du Méridien de Paris, ou, sous sa dénomination plus contemporaine, la Méridienne Verte.

 

Le bief de Carcassonne (1)

Mercredi 15 août 2012

En cette fin d’après-midi et juste avant que n’éclate un orage, je finis par atteindre le dernier ouvrage de ma 3ème journée à bicyclette et je vous le fais découvrir sans plus tarder sur les photos ci dessous, dont une présentée en mode panoramique. Il est à noter que les ponts du secteur se réfèrent à quelques batailles napoléoniennes notoires (Iena, Marengo). Les travaux du tracé et du port se sont terminés en 1810, sous le 1er Empire, ceci expliquant celà. Ce n’est qu’à l’approche du milieu du XIXe siècle que les bâtiments pour  accueillir les voyageurs, vont sortir de terre, dans le cadre du service accéléré de la navigation mise en place pour concurrencer les diligences, elles même plus rapides grâce à une amélioration des routes du Languedoc. Avec l’arrivée du chemin de fer que ces structures seront naturellement aptes à offrir un cadre adapté aux usagers du train.

Vous remarquerez, sur la photo en haut à gauche, au pied de la passerelle de l’Estagnole (1974), une architecture « Art Nouveau » et sur le panoramique, le port à gauche (direction Béziers) et le pont de l’ex rn 113 (Bordeaux-Marseille), à l’opposé (direction Toulouse).

Le bief de Carcassonne (2)

Mercredi 15 août 2012 et lundi 26 août 2013

L’écluse de Carcassonne est le 38ème ouvrage à franchir par les navigants, à 105 km 288 de Toulouse, à bassin simple, à l’altitude de 106 m. Il est à noter, comme dans la Ville Rose, que la gare se trouve à son pied. A titre de comparaison, les distances ne sont que de 90 km par la route et le chemin de fer.

L'écluse de Carcassonne (1)

Mercredi 15 août 2012 et lundi 26 août 2013

L'écluse de Carcassonne (2)

Mercredi 15 août 2012

Je ne terminerai pas ce récit « Le Canal du Midi à Carcassonne » sans vous faire partager quelques photos d’une excellente maison d’hôtes dans laquelle j’ai eu la chance de séjourner, aménagée avec beaucoup de goût, « La Maison Coste » et son jardin intérieur. Malheureusement, le propriétaire a cessé son activité fin 2012 et quand je suis retourné en repérage le lundi 26 août 2013, le nouvel acheteur, visiblement n’a pas repris l’activité. Existait aussi à l’entrée de l’établissement, un magasin de décoration mêlant harmonieusement le contemporain et le classique comme le style « campagne chic ».

La Maison Coste (1)

Mercredi 15 août 2012

La Maison Coste (2)

Mercredi 15 août 2012

La Maison Coste (3)

Mercredi 15 août 2012

 

C’est tout, pour le moment !

Nicolas.

Pour lire ou relire l’article précédent, cliquez sur « En Carcassonnais jusqu’à l’écluse d’Herminis ».

La suite du récit sur mon trajet le long du Canal du Midi, c’est ce lien.

La page de Carcassonne sur le site rattaché au blog, c’est par ici.

Une autre page traitant du Canal à Carcassonne sur un autre site, c’est par.

Le récit de mon séjour sur la péniche « Mirage » en août 2013, sur ce lien.

Le blog des croqueurs de nature.

Retrouvez mes photos de toutes les écluses du Canal du Midi sur cette carte.

Ces endroits sont également évoqués dans le site sur ces pages :

Pour celles et ceux qui ont eu la chance de séjourner à la « Maison Coste  » et qui regrettent qu’elle n’existe plus, adoreront sans doute « La maison Carcassonne » (site en anglais).

Autres sites :

Le site de Nil Roux, « Nil images« .

Le site du Canal des deux mers à vélo.

Le site Vélo-Canaux-Dodo.

Commentaires fermés

17 commentaires pour  « Le Canal du Midi sur Carcassonne (9/30) »

  1. Nathalie dit :

    Très belles photographies de cette randonnée passionnante. De plus, les établissements que vous choisissez me conviennent aussi.

    • Nicolas dit :

      Les établissements ne sont malheureusement ou heureusement selon qu’ils soient bons ou mauvais, pas pérennes, tout simplement par ce que personne n’est immortel, d’une part, et que, parfois, il n’y a pas de succession.

      En ce qui concerne « La Maison Coste », l’un des associés est parti en cours de route et celui qui restait n’a pas pu continuer longtemps à « tenir la boutique » si j’ose dire, dans la mesure ou il tenait aussi une boutique de décoration attenante à la chambre d’hôtes.

      Ceci dit, celles et ceux qui on adoré « La Maison Coste » aimeront sans doute « La Maison Carcassonne » (http://maisoncarcassonne.com/).

  2. Alain MARC dit :

    Très intéressants tes articles sur le Canal du Midi, Nicolas !
    Merci aussi à Jean-François qui en facilite la diffusion.
    Je retrouve avec plaisir en te lisant de merveilleux moments d’enfance passés à l’ombre des platanes du canal, à la rencontre des gens qui en vivaient, lorsque mon père allait peindre depuis les chemins de halage les reflets dans l’eau, et que nous piqueniquions en famille, attendant le passage des dernières péniches marchandes… Il ne reste presque plus rien aujourd’hui de tout cela, et je ne sais ce que sont devenues les aquarelles d’alors, mais lorsque bien plus tard j’emmenais en vedette fluviale mes groupes d’aquarellistes à la découverte des derniers kilomètres de canal jusqu’à son embouchure avec le domaine maritime de Thau (nous poursuivions ensuite par la jonction avec le Rhône sur le canal du Rhône à Sète), je ne savais pas que je lirais un jour les impressions de l’un d’entre eux que je ne connaissais pas à l’époque, mais ai eu le plaisir d’accompagner dans son accomplissement pictural !
    Alors continue tes billets avec toujours autant de talent Nico, je suis l’un des premiers à les attendre avec plaisir !
    AM

    • Nicolas dit :

      C’est un cours d’eau que j’aime beaucoup aux bords duquel je suis retourné et retournerai souvent, ne serait-ce qu’aussi pour y faire de nouvelles aquarelles.

      Il serait interessant de retrouver les aquarelles de ton père pour pouvoir les présenter par ce qu’elles témoignent d’une activité marchande aujourd’hui disparue.

    • Je te remercie mon cher Alain
      Quand feras-tu une randonnée dans les airs ? je veux dire, au dessus du Canal du Midi ? 😉

      • Nicolas dit :

        Pour ma part, j’aimerais bien compléter mon approche du Canal … en y m’éloignant un peu, non pas à l’horizontale, mais à la verticale, autrement dit, le survoler en mongolfière.

        Pour les pros du parapente ou du deltaplane, cela doit être passionnant de partir de la Montagne Noire.

    • Putaingue congue…. (de la part d’un Toulousain bien sur !) si tu vois ce que je veux dire, ton post est sublime, beaucoup devraient le lire et le relire… rien à commenter, il suffit de lire ce post dont je te remercie !!!

  3. Beillard dit :

    Bonjour Nicolas,
    Merci pour votre message ! Merci d’avoir pris le temps de parcourir notre blog. Vos récits de randonnée et vos photos donnent envie de rouler le long de ce canal… Nous en avons beaucoup entendu parler : sans doute le parcourrons-nous un jour !
    Bonne continuation à vous, et bravo pour ces belles photographies que vous partagez !
    Florent

    • Nicolas dit :

      Bonjour Florent et Chloé.

      Je vous conseille vivement de longer ce cours d’eau, promenade qui vous sera sans doute plus facile à faire que votre trajet le long de l’Eurovélo 6, et comme vous aimez les longues distances, je vous conseille de partir de Bordeaux et de longer d’abord le Canal de la Garonne de Castets en Dorthe jusqu’à Toulouse.

      J’aurai l’occasion de faire un petit clin d’oeil à vos récits dans un de mes prochains billets.

      Bien cordialement.

    • Je me joins à Nicolas pour confirmer…
      Le nec plus ultra, c’est de commencer à Castets en Dorthe, et d’aller jusqu’à Sète ! Je dispose aussi de très belles photos (enfin, je le crois, faut être modeste…) de Castets en Dorthe… et de Meilhan, et de tout le canal de Garonne, car c’est le Canal de Garonne. Bien entendu, je connais tous les centimètres depuis Bordeaux jusques à Sète… Mais il faut du temps pour réaliser un site que l’on souhaite culturel !

  4. Sebastien dit :

    Vos photos de Carcassonne me font saliver, ainsi que la chambre d’hôtes qui devait être très agréable. Dommage que le propriétaire n’ai pas poursuivi son acitvité.

    • Nicolas dit :

      Cet établissement était au départ un projet à deux, et comme l’un des associés est parti en cour de route, il ne semblait plus possible à celui qui restait de pouvoir « porter seul le fardeau ».

      Y ayant séjourné en 2011, je connaissais l’intention du propriétaire de vouloir vendre, mais contrairement à ce que j’ai cru, les acheteurs ne semblent pas avoir poursuivi l’activité de maison d’hôtes.

  5. Julien dit :

    Je partage entièrement les commentaires publiés suite à vos articles. Je connais un peu Carcassonne et j’y retrouve l’ambiance à travers vos photos.

  6. Sapho dit :

    Une nouveauté sur les photos de ce récit : vous vous essayez aux panoramiques. Intéressant, ma foi !!!

  7. Valentin dit :

    Pas beaucoup de villes peuvent se targuer d’avoir deux sites classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

  8. Germaine dit :

    Une ville qui a la chance de posséder deux sites classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

 

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