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Les quatre saisons à l’écluse de Vic

Posté le 12 avril 2015 à 00h 20 dans Une Histoire du Canal du Midi par

Lorsque les grandes vacances scolaires étaient terminées (à cette époque la rentrée avait lieu début octobre)  je ressentais ce changement en raison  de  l’animation qui se produisait dans les fermes alentour : il s’agissait des préparations pour la récolte du vin  des vignes de chaque propriété .

Oh ! c’était  des vins  avec un faible degré,  pour la consommation courante des fermiers et de leurs métayers, et comme la plupart du temps il restait  dans leurs chais ce vin de l’année précédente,  ils l’utilisaient ce vin-là pour le faire distiller, auquel ils ajoutaient du marc de raisin de la récolte en cours, parfois même ils pouvaient rajouter des fruits abîmés qu’ils avaient mis à macérer dans des fûts.

 

Vous vous dites : « Où donc André  va- t-il  nous balader avec ce mélange bizarre ? »

Réponse : « Je ne vous balade pas puisque nous restons à l’écluse de Vic pour accueillir un monsieur qui est bouilleur de cru et qui va s’installer juste en face de l’écluse sur la rive opposée pendant plusieurs semaines »

 

Il arrive donc à cette période de l’année équipé de deux alambics qu’il va établir soigneusement à une dizaine de mètres du bord du canal, au-dessus du chemin de halage (la piste cyclable était loin d’exister…) entre les deux rangées de platanes ; les appareils seront placés sur un terrain que le distillateur aura mis de niveau. Il raccordera  les tuyaux branchés aux alambics, directement au canal  (l’autorisation de puiser l’eau au canal ayant été accordée comme tous les ans) , il aura apporté un stère de bois, s’il y avait des propriétaires récoltants qui n’avaient pas apporté le leur pour alimenter la chaudière de l’alambic. Il installera un abri de toile pour avoir un minimum de confort, étant là toute la journée et pour établir les papiers nécessaires afin de procéder  à la distillation pour chaque  récoltant, la règlementation le leur imposant.

Les alambics et notre bouilleur de cru étant prêts, les fermiers pouvaient alors   apporter leur récolte pour la distillation ; une fois les appareils remplis soit de vin, soit de marc, ou encore de fruits macérés , la chaudière alimentée de  bois se mettait à chauffer pendant que l’on finissait de remplir d’eau froide, celle du canal donc, le  corps réfrigérant aux serpentins à travers lesquels allaient se transformer les vapeurs d’alcool en liquide coulant dans un récipient et c’était la fin de ce cycle qui allait se répéter autant de fois qu’il y aura eu de chauffes. J’avais remarqué que les alambics étaient de beaux appareils rutilants en cuivre lorsqu’ils étaient neufs ; le bouilleur de cru,  étant un homme très soigneux, il les bichonnait toujours à la fin de la journée.

Ce gars là était un touche- à- tout dans le bon sens du terme : il était agent d’assurances, apiculteur, récoltait des amandes d’un grand verger, bref, il ne rechignait pas à la besogne et ça m’avait marqué à tel point que, souvent, lorsque l’école était finie j’allais le voir dans ses travaux de distillateur,  il m’expliquait tout ce qu’il faisait pendant que l’eau- de- vie coulait dans un décalitre ;  il m’arrivait de remplir la cuve d’eau froide avec la pompe à main,  c’est là que je m’apercevais que ce   n’était pas de tout repos, j’avais une dizaine d’années .

Les journées à l’écluse passaient plus vite étant donné la présence de ces alambics et les gens qui venaient faire distiller  leur récolte, et aussi des personnes alléchées  par les vapeurs d’alcool qui s’arrêtaient pour discuter voire se réchauffer et  pas forcément auprès de la chaudière !  Et voilà comment se  passaient  certaines  journées d’automne, tout près de l’écluse de Vic.

 


 

Note de Jean-François

Il se trouve qu’à l’époque, André avait oublié son smartphone (à moins que ce ne soit son Kodak rétina) et n’a donc pas eu l’occasion de réaliser des photos. 😉 J’ai donc effectué quelques recherches dans mes archives. Bien entendu, je ne dispose pas d’images d’alambics près du Canal du Midi, chose probablement très rare, mais j’ai trouvé ceci qui nous permettra de montrer à ceux qui connaitraient mal la question, ce qu’est un alambic de bouilleur de cru :

Un article paru dans la revue l’illustration daté du 14 février 1903 nous explique ce qu’est le privilège du bouilleur de cru et commente quelques décisions de justices relatives à des bouilleurs indélicats. Il est illustré par deux images. L’histoire ne nous dit pas où elles ont été dessinées, mais j’aurais tendance à penser qu’elles nous viennent du Pays Basque.

 

Les bouilleurs de cru en action, sous l'oeil vigilant d'un contrôleur des contributions indirectes.

Un alambic en fonction près d’une ferme. On voit le précieux liquide couler dans un tonneau. Un individu à l’air très sérieux, probablement un contrôleur des contributions indirectes, inscrit quelques chiffres sur un registre.

Un alambic sur une charette, tirée par un cheval tenu par la bride par le bouilleur de cru

Un alambic en tournée

 

Suit une Carte Postale ancienne qui montre un bel alambic a deux cheminées. Comme souvent, les habitants du village viennent poser pour la prise de vue. C’est très sympathique. La scène se passe à Beaune, en Bourgogne donc !

Tout le matériel d'un bouilleur de cru. Magnifique alambic à Beaune, en Bourgogne

Un bouilleur de cru, à Beaune, en Bourgogne

 

Un alambic bien plus modeste sur cette autre carte postale. En fait, la carte est légendée, distillerie de cidre, et la scène se passe en Normandie. Je ne sais pas trop si ce personnage est statutairement un bouilleur de cru, mais tout seul, il a l’air de s’ennuyer un peu.

Un modeste distillateur de cidre, en Normandie

Distillerie de cidre en Normandie

Commentaires fermés

26 commentaires pour  « Les quatre saisons à l’écluse de Vic »

  1. CLOSSET dit :

    Excellent.
    On en apprend tous les jours avec votre site…
    Les photos sont très intéressantes.
    Merci

    • Bon, les photos de cet article ne sont pas mes photos, on devrait dire des images, comme ça me concerne, je réponds ! Ces images proviennent de mes propres archives ! C’est sur, je dispose de pas mal d’archives, mais sur ce coup, ce ne sont pas mes photos, qu’on se le dise… Les deux premières sont tirées de la revue l’Illustration, et les autres sont des cartes postales anciennes du tout début du XXème siècle 😉 Merci en tout cas pour cette réponse sympa.

    • André dit :

      Bonjour,
      Si j’ai pu vous apprendre quelque chose j’en suis flatté, mais je ne crois pas en être arrivé là.
      Je raconte mes principales anecdotes de l’écluse de VIC avec beaucoup de plaisir, de cœur même, y étant resté attaché, près de vingt ans dans cet endroit, cet environnement ça ne s’oublie pas, je crois ; et comme j’ai la chance de pouvoir le faire par l’intermédiaire de ce blog alors je me suis lancé sans retenue.Ce bouilleur de cru était un homme d’une grande générosité toujours prêt à me faire découvrir des tas de choses que j’ignorais ( j’avais 9 à 10 ans ), mais aussi à me mettre à l’épreuve pour, par exemple, mettre de l’eau froide dans la cuve qui refroidissait la chauffe en cours au moyen de la pompe à bras.

  2. Joao dit :

    Ces histoires d’Alambic me remémorent l’émission « Des Racines et des Ailes » consacré à la Gascogne et à la fabrication de l’Armagnac en particulier. J’étais loin d’imaginer que le Canal du Midi (et d’autre canaux très certainement d’ailleurs), pouvait contribuer a faire fonctionner de tels appareils.

    • Les bouilleurs de cru disposent d’un privilège, qui autrefois était transmissible à leurs enfants, mais plus maintenant ! C’est pourquoi les derniers qui restent sont très rares, et très âgés. Leur rôle consistait à distiller les fruits mis à macérer dont disposaient les agriculteurs, comme l’indique André. Voilà encore 15 ans, on pouvait encore voir quelques alambics. Aujourd’hui, c’est devenu extrêmement rare.

    • André dit :

      Effectivement, c’est la distillation de l’armagnac à la petite échelle, mais l’eau-de-vie produite pouvait être parfois un alcool de très bonne qualité surtout lorsqu’il s’agissait de fruits divers mis à macérer ; j’avais vu que les figues mêlées à d’autres fruits, par exemple, produisaient un excellent alcool à condition que le feu de la chaudière soit surveillé assez souvent par le bouilleur de cru pour éviter que çà crame, comme on disait alors, mais notre distillateur, ici, était très professionnel et même reconnu dans le secteur. Je connaissais à cette époque un autre endroit dans la région, à Montgiscard, où l’eau était pompée dans une espèce de gros ruisseau.

  3. Nicolas dit :

    J’étais loin d’imaginer qu’une telle activité puisse exister sur les bords du Canal du Midi.

    Bravo, André pour ce remarquable récit.

    Je me suis permis d’ajouter des liens à tous tes articles sur mes photos de l’écluse de Vic prises pendant mes randonnées à bicyclette en 2012 et 2014.

    • André dit :

      Tu as superbement bien fait d’ajouter ces photos, Nicolas, je me sens un peu chez moi, mais quelques années en arrière malgré tout. Effectivement, je n’ai pas connaissance d’autres bouilleurs de cru à ce moment-là dans le secteur. Le propriétaire qui avait obtenu de l’eau-de-vie, devait ensuite, muni d’un reçu délivré par le bouilleur de cru, aller au bureau de tabac de Castanet-Tolosan, pour obtenir le droit de transporter de l’alcool correspondant à la déclaration du bouilleur de cru qui avait indiqué la quantité d’alcool (20 litres à 5o° soit 1000° quantité maximum pour ne pas payer des taxes supplémentaires). L’heure de départ et celle d’arrivée,avec une fourchette pour le temps utilisé ainsi que le modèle de véhicule qui servait au transport étaient les indications portées par le bureau de tabac.

  4. Elisabeth penou dit :

    Ce récit nous replonge dans le temps de la nostalgie et de l’enfance, où tout ce que l’on découvre suscite l’intérêt. Les activités répétitives calquées sur les saisons ont qq chose de rassurant comme le printemps qui revient ou le jour qui se lève…
    Bravo pour votre récit André, on attend la suite…

    • André dit :

      C’est exactement ça, je revisite mon enfance, notamment les meilleurs moments en ce qui me concerne, à l’écluse de Vic et bien sûr, enfant, on accumule tout ce qui nous revient dans un défilé d’histoires plus ou moins cocasses ou non ; le fait de raconter telle ou elle anecdote, engendre inconsciemment des souvenirs auxquels on ne pensait plus du tout, ainsi va la vie. Mais au fait , dois-je préparer mon prochain article ? Je dis ça parce que vous attendez la suite, peut-être bien après que notre bouilleur de cru aura rangé ses appareils pour la prochaine saison.

  5. Claire dit :

    Bravo pour ce nouveau récit ! Les temps ont bien changé, des métiers ont disparu, de nouvelles distractions sont apparues. Heureusement qu’il y a des témoins pour nous raconter… Merci !

  6. Mike dit :

    Quand je retournerai me promener sur le canal en ces belles journées du mois de mai, et c’est bientôt, je me remémorerai ce que vous avez raconté sur cette activité passée que je ne soupçonnais guère.

    Merci de nous éclairer par vos témoignages.

  7. André dit :

    Merci Mike de t’intéresser à mes anecdotes que je revois quelques dizaines (!) d’années en arrière. Cette activité que je décris sommairement, tu ne la retrouveras pas au bord du canal à cette saison, peut-être même plus jamais, comme nous le dit Jean-François, ici. Si tu connais le canal dans les environs, au sud de Toulouse, tu peux voir que des changements se sont produits à proximité du canal du Midi depuis que je l’ai quitté, mais lui, notre canal continue son tracé comme l’a voulu, ou plutôt tel que Pierre-Paul Riquet a pu le concevoir sans le connaître. Profitons bien de cette œuvre magnifique qu’il nous a laissée. Lorsque j’étais à cette écluse je profitais de plein de choses liées au canal comme pêcher à la ligne, me baigner ( aujourd’hui ça paraît impensable ) faire du canotage, oui, c’était comme ça, pas de catamaran, cool, et puis pouvoir arroser nos deux jardins que nous cultivions, mais aussi faire une belle sieste auprès de l’un des platanes qu’il y a encore de chaque côté de la maison d’habitation de l’écluse de Vic. Je vais continuer à revisiter ici mon enfance avec bonheur ( comment en serait-il autrement ? )

  8. Marcel dit :

    J’ignorais qu’une telle activité puisse exister sur le Canal du Midi. Comme quoi, outre l’activité batelière, le rôle d’irrigateur du cours d’eau n’était pas destiné qu’à l’agriculture.

    • Bonjour Marcel
      Cette activité existait partout en France ! À ma connaissance, aucun endroit n’a été épargné. J’en ai vu un peu partout et ce, jusqu’à la fin du XXème siècle ! (le dernier que j’ai vu se trouvait à Cergy en région Parisienne, sur les rives de l’Oise, c’était en 1999 ! Mais il a dû en exister encore d’autres ensuite…) Le fait qu’André puisse en avoir connu un près de l’écluse de son enfance n’a rien d’extraordinaire. Il y a fort à parier qu’il en existait d’autres le long du Canal du Midi. Ce qui est très sympathique et même bouleversant, c’est la manière dont André nous en parle, les souvenirs de son enfance confèrent beaucoup de valeur à son témoignage. Je ne sais s’il existe encore des bouilleurs de cru vivants aujourd’hui, puisqu’il ne peuvent plus transmettre leur privilège depuis très longtemps. 🙂
      Appel aux historiens : Une histoire des bouilleurs de cru reste à faire !

  9. Séraphin dit :

    Je découvre une activité que je ne soupçonnais pas sur les bords du Canal du Midi.

    Merci à vous, André, qui, par vos précieux témoignages, êtes une « mémoire » de ce cours d’eau.

    Et merci surtout, d’avoir « pris la plume », si j’ose l’écrire. Je suis sur qu’il existe en France et ailleurs, de nombreux anonymes qui auraient beaucoup à dire ou à écrire, mais qui n' »osent pas », pensant sans doute à tort, de n’avoir pas suffisamment le « prestige » ou l’ « étoffe » que nous sublime et nous impose ce monde de codes et de conventions, pour prendre l’initiative tout simplement de « raconter ».

    • André dit :

      C’est très gentil de me dire tous ces mots après avoir lu mon article, mais je pense que c’est trop, dans ce sens que d’autres que moi, dans cette situation, auraient écrit avec le même sentiment, la même sincérité et la même volonté, si volonté il y a.
      En ce qui me concerne, je dois l’envie d’écrire ces articles à notre « rédacteur en chef » Jean-François, qui a mis en œuvre ce blog qui constitue une apologie du CANAL DU MIDI.
      Ceci dit, je ne suis pas quelqu’un de bavard, mais ici je me sens à l’aise, et comme l’occasion m’en était offerte, le besoin de raconter mes souvenirs de dix-huit ans passés à l’écluse de Vic reste naturel ; vivre cette période devant ce canal à cette époque, c’était assez ordinaire, bien que je sache que beaucoup de jeunes gens habitant Toulouse (on disait « en ville ») enviaient ma situation.
      Si tu connais cet endroit, Séraphin, tu dois pouvoir penser que j’avais de la chance d’avoir vécu là en pleine nature, à voir des bateaux toute l’année durant, et puis il y avait la pêche, les baignades, le plein air quoi.

      Alors peut-être que tout ça m’a galvanisé pour écrire mes « petits » Mémoires !

  10. LaureLala dit :

    Ce genre de situation me semble si impensable aujourd’hui… 🙂 André, m’auriez-vous donner la nostalgie d’un temps que je n’ai pas connu ?! 😉 Ceci dit, j’ai eu la chance d’avoir un prof hyper sensible à la culture occitane et à l’histoire. Un jour, j’ai eu l’occasion de rencontrer un bouilleur de cru au cours d’une sortie scolaire. Il habitait à 5 minutes de l’école et il faisait du bourret (comme on dit chez moi)… Comme quoi, nul besoin d’aller très loin pour découvrir la richesse de notre propre histoire… 🙂 Merci encore André de prendre le temps de nous transmettre la vôtre…

    • André dit :

      Alors comme ça vous choisissez cet article dont le sujet vous intéresse, c’est passionnant n’est-ce pas ? Je plaisante mais je crois, je suis sûr même que c’est très facile de se souvenir de notre enfance, de nos propres bêtises comme des moments les plus difficiles que chacun de nous a pu connaître. Et vous avez vous aussi des choses qui reviennent de loin, pas si loin que moi, et c’est pour moi surtout le besoin de raconter ce que j’ai pu voir, sentir, écouter, embrasser, toucher dès mon enfance qui, aujourd’hui, au fur et à mesure de ces récits auprès du canal du Midi, se bousculent gentiment avant d’éclore pour les visiteurs  » actifs  » comme vous, de ce site si cher à Jean-François.

  11. Salut, l’ami André !
    Figures toi que par le hasard de la vie… en fait, par le déterminisme de la vie, je viens de rencontrer un gars sympa de ma génération qui se souvient bien de l’alambic qui stationnait parfois à l’écluse de VIC !!! Je vais essayer de le convaincre de te répondre ici. Je ne divulguerai pas son nom, je ne m’en sens pas le droit, mais on verra !

  12. Le top, ce serait qu’un jour, nous retrouvions des photos de cet alambic ! Je ne désespère pas ! Un jour, peut-être que quelqu’un passera ici et nous informera…

  13. LOUGABIER dit :

    L’alambic de Vic:
    Etant fils de marinier du bateau Arc-en-ciel puis Concorde, quand on allait à Sète ou à La Nouvelle, on passait bien sûr à l’écluse de Vic. En automne je me souviens d’un bouilleur de cru. Il me semble qu’il était « au dessus » (côté amont) de l’écluse, à gauche, côté chemin de halage. Un gros tas de bois était à proximité de l’alambic. On profitait du temps que le « bassin » se remplisse pour « bader » un peu autour. Mais ce que je me souviens le plus c’est de l’odeur… C’était l’occasion pour le Père, de nous expliquer le rapport degrés/quantité de vin car ayant fait le transport du vin en demi-muids de 1910 à 1939, il en connaissait un rayon sur le « trois-six ». Pour le transport des céréales, on avait aussi un acquit comme pour le vin, certains l’appelaient « le congé ». La durée du transport y est indiquée.
    Le mardi 3 septembre 1968, on a été arrêté à l’écluse de Castanet « à 08h15,cause avarie maçonnerie écluse de Laval » d’après le Livre de bord. Comme on ne savait pas le temps qu’allait prendre la réparation, on a amené notre acquit « en transit » au bureau de tabac à Castanet pour que la durée de l’arrêt soit décomptée. Je pense qu’il était en bordure de la 113, côté canal, à l’angle ou pas loin d’une rue. Jeudi 5 sept : « 11h15 : Départ autorisé ». Pour ne pas perdre de temps, pendant que le Concorde « passait Castanet », en mobylette je suis allé rechercher l’acquit et retrouvé le bateau « à Vic ».

  14. André dit :

    Oh !Quelle mémoire vous avez, je suis très heureux de vous lire ici, de vous reconnaître, non, mais l’Arc en Ciel, oui, ça, je le revois bien, le Concorde, non, je pense que vous l’avez eu ou que vous avez changé le nom,nous, ayant quitté l’écluse de VIC en 1959.
    Quant aux deux alambics vous les situez exactement là où ils étaient ( il y en avait deux ) les noms de ce qui se rapportait à : degrés, congé, trois-six nom que les anciens employaient, et que ,nous, enfants, en tout cas moi, je me demandais pourquoi ce nom.
    Et puis vous situez parfaitement le bureau de tabac ( vous auriez été commissaire de police plus tard, ça ne m’aurait pas étonné ) ; aussi. votre réaction : vous badiez comme beaucoup en passant à VIC,et pourquoi pas un p’tit verre de ce trois-six pour se réchauffer le matin avant d’aller à son travail à pied ou à vélo.
    C’était le temps où nous étions jeunes ou encore gamins, l’insouciance mais aussi le besoin de savoir, de connaître, et voilà que cinquante ans après ou plus la renaissance de la vie à l’écluse de VIC. En tout cas merci de votre témoignage qui m’a bien plu.

  15. Lucile dit :

    En faisant des recherches sur l’écluse de Vic j’ai découvert le passionnant blog d’ André. Ma petite fille qui est en CM1 doit faire un exposé sur cette écluse en lien avec l’aéropostale. Comme je ne trouve rien auriez-vous l’amabilité de me répondre si vous pensez avoir des informations; Merci beaucoup.

    • André dit :

      Très heureux d’apprendre que vous appréciez mes articles, quant au blog du canal du Midi, son fondateur, rédacteur et j’en passe, c’est notre grand ami, Jean-François, auprès duquel je raconte mes souvenirs de jeune éclusier à VIC.
      Je trouve assez ardu qu’en CM 1 soit demandé ce genre d’exposé aux élèves de 8 à 9 ans ( ? ) mais je suis prêt à vous répondre, enfin presque !
      Pour ce lien qu’il y aurait entre l’Aéropostale et l’écluse de Vic je ne vois que ce rapprochement avec le canal du Midi, que l’on pourrait faire ici : je m’explique.
      Il y avait, sur le canal du Midi un service de transport de voyageurs appelé  » la barque de poste  » qui faisait la liaison entre Toulouse et Agde et, en parallèle, l’Aéropostale fondée en 1927, permettait l’acheminement du courrier entre l’Europe et l’Amérique du Sud . On peut dire que chacune de ces deux recherches puis créations, fut à son époque, une invention de grands mordus que pouvaient l’être, pour le canal du Midi, Pierre Paul Riquet et pour l’Aéropostale, Pierre Latécoère.
      C’est une idée qui a germé lentement, très lentement dans mon esprit, est- ce qu’elle tient  » debout  » ? _ C’est vous qui me le direz !

 

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