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La principale activité de l’éclusier était de procéder aux manœuvres pour sasser (écluser) lorsque le bateau se présentait à l’écluse, soit à la descente (vers l’écluse de Castanet), soit à la montée (vers l’écluse de Montgiscard). Mais il y avait aussi un travail de bureau, si je peux dire, qui consistait à noter sur un registre tous les passages des péniches à l’écluse.
Sur ce registre figuraient : d’abord la date, puis le nom du bateau. Ceux qui transportaient des hydrocarbures, nous les appelions les pétroliers, avaient pour nom celui d’une ancienne province du sud de la France telle que GASCOGNE, LANGUEDOC, PROVENCE, GUYENNE et SAINTONGE, et aussi des monts des Pyrénées, tels que ANETO, VIGNEMALE, SOMPORT, MARBORE, CANIGOU, pour ceux dont je me souviens. D’autres péniches transportaient du vin (les pinardiers) dont une s’appelait SAINTE-GERMAINE (comme la sainte de Pibrac, près de Toulouse), enfin d’autres avaient des frets divers (céréales, bois, charbon, etc.)
La troisième chose notée, c’était justement la marchandise transportée, puis il fallait indiquer le tonnage de celle-ci. A cette époque, les péniches qui naviguaient sur le canal du Midi avaient un tonnage peu élevé, 110 à 130 t maximum, alors qu’ailleurs on voit des tonnages largement supérieurs. Ensuite on marquait la provenance de départ du bateau, puis sa destination.
Il pouvait passer dans une journée de douze à vingt péniches. Vingt, c’était une grosse journée !
Enfin, on notait l’heure de passage à l’écluse. Je précise que ma mère m’avait confié ce travail de bureaucrate, j’avais environ dix ans. Ça l’arrangeait bien car son père lui avait fait quitter l’école, elle avait douze ans, pour travailler aux champs. Ce registre était contrôlé deux à trois fois par mois par le garde-canal qui était chargé de surveiller les écluses et l’entretien du canal.
J’aurai un œil « plus affiné » à l’avenir quand je me rendrai sur le Canal du Midi.
Merci pour ce témoignage sur ce qu’était l’activité des éclusier(e)s autrefois. Il serait intéressant de comparer avec le « travail administratif » d’un(e) éclusier(e) aujourd’hui et de connaitre le nombre de passage de bateau de plaisances à la journée en haute saison.
très agréable à lire, continuez à nous raconter vos souvenirs , nous vogons avec vous…
Témoignage sympathique et important sur une activité sur le Canal du Midi. Je suppose qu’aujourd’hui, les registres doivent être informatisés … du moins s’ils existent encore. Je ne sais pas si les éclusiers aujourd’hui comptabilisent toujours les allers et venues de bateaux de plaisances en plastique, qui se ressemblent tous plus ou moins. Le passage de bateaux comme la barque de poste doit être une exception.
En effet, ces documents se trouvent certainement aux VNF, aux Archives des canaux du midi à Toulouse.
Je découvre, par cet article, une autre approche du Canal du Midi, en fait, etr quelque sorte, une mémoire, et, au vu des commentaires, il serait très intéressant d’en connaitre un peu plus sur les péniches « Aneto », « Vignemale », « Somport » etc …
Peut être certaines d’entre elles ont connu une autre « destinée » que celle de la casse, par une reconversion en péniche d’hôtes, comme celle de l’établissement « Mirage » située à l’écluse d’Herminis et si bien racontée par Nicolas dans son article (http://www.canaldumidi.com/Publications/2013/09/peniche-mirage-2013/).
Signé, un brésilien amoureux de la France.
Votre blog me surprend de plus en plus. Après avoir découvert les récits de Nicolas, je découvre ceux d’André. Il est clair que si j’avais lu ses articles avant que moi même je ne longe le canal à vélo, j’aurais porté un autre regard sur les éclusier(e)s, en n’hésitant pas à les aborder et à leur poser des questions. Il est vrai cependant qu’ils sont très occupés en haute saison, par ce que non seulement ils officient sur leur écluse, mais il assurent la vente, comme certains, dans l’épicerie-bar-vente de souvenirs qui jouxte l’écluse.
Beau témoignage que le vôtre ! Je découvre les articles de ce blog avec plaisir.
On évoque en ce moment, un « train de bois » qui remonte de la Nièvre vers Paris et qui permettait autrefois aux habitants de la capitale de se chauffer.
En avez vous aussi vu sur le Canal du Midi ?
Nous, on notait à la craie les informations sur une ardoise, une vraie ardoise de toit. L’éclusier lisait quand elle »passait » devant lui.
D’autres écrivaient à la craie sur le soubassement de chaque côte de la guitoune.
L’avantage de l’ardoise est qu’on la déplaçait de bord (le côté du chemin halage change).
Les éclusiers connaissaient la façon de faire de chaque marinier, ils savaient s’il fallait poser la question ou pas.
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