Blog du Canal du Midi

Il existait dans le temps une légende qui disait que tout jeune matelot passant la première fois sous le tunnel du Malpas, devait offrir des victuailles à l’ermite qui vivait sous la voûte. Je vais vous la raconter à ma manière…

Robert le matelot, très intimidé et très reconnaissant envers Antoine, le barquier qui lui a fait confiance et qui l’a engagé sur les quais du port de l’embouchure, à Toulouse…
C’est son tout premier voyage sur le Canal Royal de Languedoc qui doit aboutir à Cette (Sète) et à partir de là, il espère bien contempler la mer bleue dont il a toujours rêvée et qu’il n’a encore jamais vue…
Jusqu’ici, tout s’est très bien passé… Que d’écluses sur le canal ! et que de difficultés, car même sous les ponts, il faut laisser aller les chevaux de halage ; si le passage n’est pas bien calculé, c’est l’homme qui doit tirer ! et lorsqu’on croise une autre barque, que de problèmes, il faut croiser les cordes de halage car il n’existe pas de chemin de contre-halage…
Sous le tunnel du Malpas, Robert sait déjà que ce sont les hommes qui doivent tirer la barque. Point de place ici pour les chevaux !
Mais aujourd’hui, il va devoir passer ce tunnel et il est un peu inquiet.
Son patron barquier l’a averti : Tu vas croiser l’ermite du tunnel du Malpas. La première fois que tu y passeras, tu devras faire très attention, et en tout cas, il te faudra offrir à cet ermite un panier de victuailles pour éviter à l’avenir tout maléfices sur ta personne ! Tiens, voilà quelque nourriture et quelques bons vins que tu pourras lui offrir !
Depuis qu’Antoine, toujours bienveillant, l’avait averti, Robert ne savait plus que penser et se sentait tout petit… Ils s’étaient approvisionnés à Capestang, et la barque venait de passer près du village de Poilhes… Le moment approchait…
Le passage sous la voûte du tunnel est impressionnant, surtout lorsqu’on pense qu’un ermite doté de pouvoirs surhumains, a élu domicile en cet endroit.
Voilà enfin la petite montagne du Malpas, il va falloir entrer dans l’ombre… les chevaux de halage sont détachés et deux hommes qui offrent leurs services les remplacent, ce sont eux qui vont haler la péniche sous le tunnel.

À peine entrés dans l’obscurité, grand silence. Quelques oiseaux effrayés qui ont élu domicile dans les niches de la paroi s’enfuient vers l’extérieur. Ce seul évènement a de quoi impressionner.
Robert est attentif, il scrute les parois du tunnel et ne parvient pas à voir grand chose… Pourtant, on aperçoit toujours les deux extrémités. Ce tunnel n’est pas si long que ça ! Alors, où donc se trouve l’ermite ? Quand va-t-il se manifester ? Les victuailles et le vin sont là et il suffira à cet étrange individu de se les approprier… mais peut être faudra-t-il les lui offrir de ses propres mains ? Quelle angoisse ! Le matelot poursuit sa navigation en espérant un dénouement rapide à son aventure, ensuite, il pourra continuer tranquillement son périple.

Mais le passage n’est pas très long et voilà déjà la sortie du tunnel. Notre matelot Robert se trouve un peu dépité. Il n’a pas aperçu l’ermite ! À quoi bon tous ces préparatifs ?

À ce moment, Antoine, son patron, vient le rassurer :
— Que veux-tu il n’est pas toujours là, il a aussi le droit de vivre !
— Peut-être, mais que va-t-on faire de tout ce qu’on a préparé pour lui ?
— Vois tu mon gars, tout cela n’est pas très grave, on pourra toujours le manger et le boire… faire la fête. Après tout, il n’avait qu’à être là ! Bientôt, nous serons à Béziers, profitons en !

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Les légendes existent pour nous faire rêver, et je pense que la légende du tunnel du Malpas ne fait pas exception à la règle.
Consultez aussi la page du tunnel du Malpas sur le site…

J’ai agrémenté cette histoire avec quelques photos, mais il en existe encore sur le site… À vous de le parcourir…